J'accompagne beaucoup de mamans en coaching qui se posent une grosse pression sur elles-mêmes concernant leur rôle de mère: gérer le quotidien, être épanouie, gérer leurs émotions et être tout le temps calme...
De plus, nombreux parents pensent que la parentalité bienveillante, positive, respectueuse est une parentalité où l'on doit être totalement zen, parfaitement tout gérer avec le sourire. Quelle pression!
Cette pression provient des standards de la société qui nous poussent à croire que la parentalité est facile. Repensez à toutes ces publicités ou ces films mettant en scène une mère... Voyez-vous une maman épuisée, avec des crevasses aux seins, n'arrivant pas à faire son nœud avec son écharpe de portage, dans une maison encombrée et qui mange vite fait un plat de pâtes réchauffé au micro-ondes? Non, nous voyons plus des modèles de mères dévouées à leur famille.
Et pourtant, c'est le premier scénario qui reflète la réalité. En étant bombardée par ces images, la mère va croire que c'est la normalité, et elle va donc viser ce pseudo idéal... inatteignable. Elle va donc mettre beaucoup d'énergie et de pression à vouloir être cette mère, à entrer dans cette croyance de norme, à vouloir atteindre un objectif qu'il est impossible d'atteindre.
Les réseaux sociaux peuvent aussi prôner cette image, car on va avoir tendance à partager le bon et le beau et cacher les difficultés.
J'ai conscience que dans mes partages je peux, parfois, véhiculer ce message et je m'en excuse sincèrement. Je ne veux pas vous faire croire que la parentalité est un film, je ne veux pas que vous visiez des standards trop élevés.
Je veux seulement que vous reveniez dans votre famille, et dans votre cœur pour non pas exercer une parentalité idéaliste mais une parentalité en conscience où vous avez le droit de dire que vous énervée, où vous avez le droit de prendre du temps pour vous.
Alors, relâchons la pression ensemble pour réaliser que vous êtes parfaites telles que vous êtes.
Les difficultés émotionnelles
Vous pouvez avoir tendance à contenir vos émotions pour rester calme, cependant cela revient à avoir une casserole qui boue, sur laquelle vous mettez un couvercle. Au bout d'un moment, ça déborde.
Développer votre intelligence émotionnelle revient à identifier, comprendre, exprimer et accueillir vos émotions. En étant à l'écoute de vos émotions, vous allez pouvoir vous écouter et verbaliser ce que vous êtes en train de ressentir avant l'effet cocotte-minute.
Pour éviter de se laisser dépasser par vos émotions, il est essentiel d'aller à la rencontre de vous-même et des sensations de votre corps.
La fatigue
La fatigue est la plus grande difficulté des parents et principalement des mères.
Lors d'une de mes formations avec Isabelle Filliozat, elle a annoncé que les mères perdaient la première année plus de 600h de sommeil.
La fatigue c'est un peu comme un mille-feuille. Les couches d'épuisement et de faiblesse vont commencer à s’empiler les unes aux autres, ce qui va entraîner un état de fatigue chronique important. Un état qui s'installe doucement mais sûrement. La fatigue arrive à pas de loup et c'est pourquoi vous pouvez vous retrouver dans un état d'épuisement profond sans vous en apercevoir.
De nombreuses mères ont tendance à occulter leurs besoins au profit de ceux des enfants, qu'elles ne prennent pas conscience des messages de leur corps.
Les réveils récurrents des bébés et bambins sont en cause de cette fatigue. La nuit est alors entrecoupée et il est difficile de récupérer dans un sommeil profond. Malheureusement, j'ai une très mauvaise nouvelle pour vous. Vous ne pouvez pas agir sur le réveil de vos enfants, car cela fait partie de leur rythme, et ces réveils sont tout à fait normaux. Je vois déjà votre visage déçu face à cette annonce et je le comprends bien. Toutefois, rassurez-vous, il est possible de récupérer et de remplir votre réservoir énergétique par d'autres biais.
Je crois que ce conseil est donné à toutes les mères "Reposez-vous dès que vous pouvez". Effectivement, durant la sieste de son bébé, une mère va vouloir ranger, préparer à manger, prendre sa douche... alors que sa priorité est de se remplir, se reposer.
Autorisez-vous à vous allonger 20 minutes, à relâcher la pression, à faire le plein d'énergie. Un moment où vous ne faites rien, lâchez votre téléphone et respirez pour oxygéner votre corps et votre cerveau. Les mères ont tendance à mettre leur priorité ailleurs que dans leur propre corps. Vous êtes la priorité. Vous avez le droit de penser à vous et vous DEVEZ prendre soin de vous.
La nuit complète sera impossible, l'après midi de repos aussi, cependant 5 minutes de respiration en conscience régulièrement dans la journée vont vous permettre de vous rebooster. Et à la fin de la journée, vous aurez pris 1h pour vous sans négliger votre enfant. La fatigue est un grand fléau dans la parentalité, et les mères ont beau être épuisées, elles vont passer d'autres choses en priorité: les papiers, ranger l'appartement, répondre aux mails, scroller sur instagram... Pourquoi? Parce que ces tâches provoquent du plaisir immédiat. C'est à dire que lorsque vous allez ranger votre appartement, vous allez vous apercevoir qu'il est plus ordonné. C'est visuel, et c'est rapide. Vous ressentez rapidement les circuits de récompense dans votre cerveau.
Quand il s'agit de se reposer ou de faire du sport, le plaisir immédiat n'est pas là tout de suite, c'est sur le long terme que vous allez avoir un effet efficace. En effet, 10 ou 20 minutes de sieste ne seront pas récupératrices, seulement 10 à 20 minutes de sieste tous les jours le seront. A ce sujet, attention à ne pas faire plus de 20 minutes de sieste car vous allez entrer en phase de sommeil profond, et le réveil sera plus difficile. Il va donc falloir contrer votre envie de plaisir immédiat pour aller vers ce type d'activité. Cela demande de l'impulsivité, de l'action et de l'engagement. C'est loin d'être évident quand on est fatigué, et pourtant tellement nécessaire de se mettre en priorité et de mettre le repos en priorité.
Les attentes
Vous prévoyez une balade avec vos enfants, vous imaginez déjà ce doux et bon moment de partage en famille à observer la nature, écouter les oiseaux, rigoler, courir... Et puis finalement votre enfant râle "Il fait trop chaud" " On rentre quand?"... Bref, le moment sympathique que vous espériez est loin d'être comme dans vos rêves.
Vous sentez alors pointer en vous la frustration, allant même jusqu'à l'agacement. Il devient difficile pour vous de rester calme et positive face à votre enfant.
Votre projection d'un moment positif face à la réalité va créer une frustration évidente en vous, car la réalité est à l'inverse de ce que vous avez imaginé.
A l'inverse, en ne faisant aucune projection, en ayant aucune attente, vous allez pouvoir profiter pleinement de l'instant.
Vous m'avez demandé en message privé comment faire face à un enfant qui n'a pas envie de sortir? Je dois vous confier que cette situation m'arrive régulièrement avec mes ados "Les enfants ont sort faire une balade" "Non, j'ai pas envie" Parfois le refus est accepté et on laisse les enfants, et parfois nous avons envie de passer un temps avec eux, alors nous leur rappelons qu'il s'agit d'une sortie familiale et qu'il n'y a pas de négociation possible. "J'ai pas envie. Tu ne peux pas me forcer" J'entends parfaitement leur décision de ne pas avoir envie de marcher, et moi j'ai très envie de passer, de temps en temps, des moments avec eux. Alors quand c'est non négociable, voilà ce que je leur réponds "Tu as le droit de ne pas avoir envie, et j'ai bien entendu. Aujourd'hui, je te demande de venir avec nous et c'est non négociable. Sois tu décides de te pourrir le moment encore plus qu'il ne l'est déjà ou alors tu décides de profiter un peu. C'est à toi de voir." Chaque fois, les enfants ont apprécié l'instant auquel il ne souhaitait pas participer. Et je prononce de plus en plus rarement cette phrase. Ils ont bien saisi la notion de responsabilité et essayer de rendre un moment pas top en un moment agréable.
Stop à la quantité
Jeux, loisirs créatifs, cuisine ensemble, sorties... des journées bien remplies pour vous et votre enfant.
Peur qu'il s'ennuie? Peur qu'il ne soit pas comblé? L'envie et le besoin d'être un bon parent? Respirez... ce n'est pas la quantité qui va répondre à tout cela, bien au contraire. A force de vouloir tout faire, vous allez donner beaucoup d'énergie, ne plus être présente, être fatiguée, agacée de ne pas avoir du temps pour vous...
Quantité n'est pas toujours qualité.
C'est un peu comme manger un carré de chocolat, puis deux, puis trois... à la fin de la tablette on ne prend plus aucun plaisir et pire on a mangé sans prendre conscience que toute la tablette a été engloutie.
Je vous propose de profiter de chaque instant avec votre enfant comme vous aller savourer votre carré de chocolat, le manger avec tous vos sens.
Qualité, c'est à dire être présente dans l'instant, sans penser à la liste de course, à la remarque de sa collègue de travail. Un moment pour se remplir mutuellement de manière véritable, plutôt que de s'épuiser à faire des tas de choses qui ne nourrissent pas.
La comparaison
J'accompagne de nombreuses mères qui ont le sentiment d'avoir une vie beaucoup moins épanouissante, enrichissante, intéressante que les autres mamans.
Les réseaux sociaux ont largement accru ces sentiments d'infériorité. "Je me sens nulle, je ne fais pas de loisirs créatifs avec mon enfant comme elle." " Waouh, quinoa aux petits légumes vapeur, moi c'était knacki purée mousseline. J'ai honte de moi."
STOP!!!!
Il n'est pas évident de ne pas se comparer aux autres, surtout dans cette société de l'image et de la perfection. On va mettre en parallèle sa vie avec celles des autres, sauf que nous sommes tous uniques et différents.
Vous n'allez pas comparer une poire avec une pomme, alors pourquoi vouloir comparer la vie d'une famille à la vôtre? Vous avez vos propres compétences, capacités, valeurs, envies... Une maman va faire des petits plats maison et sera incapable de faire des activités créatives et peut-être qu'il s'agira de votre compétence. Vous êtes uniques, vous êtes vous et pas une autre.
Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu'il est stupide Einstein
De plus, rappelez-vous que les images véhiculées ne sont pas la vérité. Vous ne voyez que la partie fleurie que la personne souhaite montrer.
Vous avez le droit de ressentir de la jalousie. Au lieu de lutter contre ce sentiment ou de rester dans des croyances de pensées négatives sur vous... accueillez avec amour et conscience cette émotion. L'herbe n'est pas plus verte ailleurs. Elle est plus verte là où elle est arrosée.
Vous ressentez de la jalousie, cela signifie qu'une partie de vous a besoin d'être arrosée.
Au lieu de mettre votre énergie dans la comparaison, allez la mettre dans VOTRE vie, celle qui a du sens pour vous.
Arrosez votre jardin pour cultiver le bonheur familial, au lieu d'envier le jardin de l'autre (qui n'est pas aussi vert que vous l'imaginez), et puis vous constaterez que finalement le votre n'est pas désert et qu'il y a de belles pousses, de belles fleurs... les VÔTRES uniques et belles.
Comparaison n'est pas raison.
Accepter les échecs
Dans la parentalité, vous pouvez vous retrouver face à ses difficultés qui peuvent vous arrêter, vous paralyser, et vous pouvez penser que vous vous êtes plantée. Et savez-vous qu'à chaque fois que vous vous plantez, vous poussez?
Quand vous vous plantez, vous allez pouvoir avancer et aller plus loin. En France, nous avons une vision de l'échec de manière négative. On va avoir tendance à cacher quand on s'est planté car on a l'impression que c'est une honte de se tromper. Alors qu'aux Etats Unis, si vous avez fondé une société et qu'elle a fait faillite, il faut le mettre sur votre CV car cela montre que vous vous êtes challengé, que vous avez entrepris quelque chose et que dans tous les cas vous avez appris de cette situation-là.
De la même manière, les enfants dans les écoles américaines doivent rayer leurs erreurs et les laisser (au lieu de les enlever avec un effaceur ou de les cacher sous du blanc). L'objectif est de voir leur avancée. Un échec est une belle source d'apprentissage. En étant dans l'accueil de vos échecs vous allez apprendre tellement sur vous et sur ce que vous auriez pu faire. Un processus à prendre pour habitude pour transformer vos échecs en réussite. Imaginons que vous avez crié sur vos enfants alors que vous souhaitez communiquer avec eux de manière positive et dans le calme. Demandez-vous:
Qu'est-ce que j'étais en train de faire?
Est-ce que j'avais faim? Soif?
Quel était le comportement des enfants?
Où j'en suis dans mon cycle menstruel? (
La phase la lune?
Quel était mon besoin?
Comment aurais-je pu faire autrement?
Cette dernière étape est essentielle, elle permet de ne pas rester face à une difficulté et d'aller visualiser un scénario meilleur, comme un film qui se déroule devant vous comme vous le souhaitez et comme vous l'avez imaginé. A force de dérouler ce film, vous allez entraîner votre cerveau a enclencher un nouveau scénario quand vous serez face à cette difficulté. Vous pouvez prévoir plusieurs scénarios pour ne pas être bloquée dans une seule possibilité.
Croyez en vous, vous avez toutes les compétences et capacités.
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